Aponévrosite plantaire

L'aponévrosite ou fasciite plantaire (anciennement épine calcanéenne)

Fig. 1

L’épine calcanéenne est le terme le plus connu mais aussi le moins bon pour cette pathologie : nous vous demandons de l’oublier ! 

En effet, il s’agit d’une inflammation persistante de l’attache entre l’aponévrose, ou fascia plantaire (une sorte de tendon), et le calcanéum (l’os du talon). C’est pour cela que c’est douloureux sous le talon ! (Fig. 1)

La fameuse épine calcanéenne, elle, correspond à une ossification qui survient secondairement du fait de l’inflammation persistante et qui se voit sur la radio : rien à voir donc avec une « épine » qui vous piquerait le pied ! Il y a d’ailleurs beaucoup de gens qui font une radio du pied pour une autre raison et à qui on trouve cette fameuse épine … alors qu’ils n’ont pas mal.

En fait, le diagnostic se fait à l’échographie ou l’IRM, lorsque l’on voit que la zone d’attache est épaissie et inflammatoire.

Il s’agit d’une maladie à la fois mécanique et inflammatoire. L’inflammation est en effet le résultat d’un étirement permanant de l’aponévrose/fascia. Elle est donc favorisée par certaines activités sportives avec des chocs répétés, le surpoids ou certaines maladies inflammatoires chronique comme la spondylarthrite. Le tabagisme ne va pas aider, car en empêchant les tissus de cicatriser correctement, il va favoriser la persistance d’une inflammation. Mais surtout, elle va être en pratique favorisée par un pied trop faible, pas assez musclé. Explications. (Fig. 2).

Le pied est grossièrement semblable à une voute, un triangle, sous-tendu par des muscles, des tendons (muscles de la jambe) et la fameuse aponévrose/fascia plantaire.

Lorsque le pied n’est pas assez musclé, la voute plantaire s’affaisse et c’est l’aponévrose qui porte tout le poids. Vous avez compris la suite : cela tire trop fort sur l’insertion au niveau du talon, et les douleurs s’installent.

Fig. 2

Le traitement passe donc en premier lieu par des soins de kinésithérapie qui comportent des étirements de l’aponévrose pour l’assouplir, du mollet également, un renforcement musculaire global, et des ondes de choc radiales qui visent en dilatant les vaisseaux sanguins à augmenter la cicatrisation. Elle permet dans 90% des cas de guérir les patients en moins de 6 mois.

Lorsque cela reste insuffisant, il est possible de réaliser un geste chirurgical au bloc opératoire qui consistera à injecter, sous contrôle radiographique ou échographique, un anti-inflammatoire corticoïde puissant et réaliser une aponévrotomie, c’est-à-dire une section de l’aponévrose, pour la détendre et ainsi interrompre le cercle vicieux de la douleur.