Nous ne traitons ici que les pathologies du tendon.
Le Syndrome d’Haglund qui est un conflit (frottement ou compression entre le tendon et l’os du talon, le calcanéum) est traité dans une page dédiée.
Pour comprendre les problèmes liés au tendon d’Achille, il est important de comprendre à quoi SERT le tendon d’Achille. En général, on croit qu’il propulse, comme lorsqu’on se met sur la pointe des pieds, mais ce n’est qu’une toute petite partie de sa fonction. On ne fait ça qu’une fois par jour le matin pour aller chercher le pot de confiture tout en haut du placard de la cuisine !
En fait, le tendon d’Achille intervient à chaque pas que nous faisons car c’est avant tout un câble de frein et le frein, ce sont les muscles du mollet (les gastrocnémiens). Ce système, que l’on appelle la « chaine postérieure » (Figure 1) nous évite de tomber en avant quand on marche. Il est, dit-on, « excentrique », c’est-à-dire que sa fonction est de lutter contre l’étirement, pas de se contracter. Ainsi, on a tout compris ! Lorsque l’on freine beaucoup (par exemple quand on fait beaucoup de sport, surtout sans entraînement ou échauffement) le câble de frein va chauffer : c’est la tendinite du tendon d’Achille. Lorsque l’on est trop lourd (surpoids ou obésité), le câble de frein va chauffer aussi.
Cet échauffement ou inflammation est en quelque sorte naturel : c’est l’inflammation qui permet alors au tendon d’Achille de s’épaissir pour résister à l’augmentation de charge mécanique.
D’autres facteurs influencent également ces mécanismes. L’âge, par exemple, rend le tendon moins élastique et plus raide. Un des traitements très important consiste donc à étirer le tendon : c’est le protocole dit de Stanish ou étirement excentrique que l’on pratique avec son kinésithérapeute et en autonomie
Voici une vidéo que nous avons réalisée pour vous accompagner dans cette rééducation :
Fig. 1 : Chaine postérieure
Voici une vidéo que nous avons réalisée pour vous accompagner dans cette rééducation :
Fig. 2 : Enthésopathie du tendon d’Achille
Fig. 3 : Tendinite du tendon d’Achille
Ensuite, les techniques d’ondes de choc, ultrasons et électricité sont utiles pour améliorer la circulation locale, ce qui favorise la cicatrisation du tendon. Il est donc important de ne pas fumer (ou d’arrêter !) en cas de tendinite.
En effet, en cas de tabagisme, le Monoxyde de Carbone va prendre la place de l’oxygène sur les globules rouges et limiter drastiquement la capacité de vos tissus à utiliser les ressources en protéines et minéraux qui circulent aussi dans votre sang pour achever la cicatrisation du tissu tendineux. Un tendon d’Achille qui fait mal, c’est un tendon d’Achille qui cherche à s’épaissir pour résister à une contrainte mécanique et qui n’arrive pas à terminer cette cicatrisation.
Au niveau de la localisation du problème, le tendon peut souffrir soit à son insertion (c’est l’ « enthésopathie ») (Figure 2), soit plus haut, dans le « corps » du tendon, soit 4 à 6 cm au-dessus de son insertion (Figure 3).
Le traitement de première intention passe par les semelles avec talonnettes, le repos sportif et la kinésithérapie. Lorsque cela ne suffit pas, une injection de PRP (concentré de Plasma Riche en Plaquettes peut être réalisée sous contrôle échographique).
Rarement, l’intervention chirurgicale devient nécessaire. Elle peut consister en une petite opération dans le creux du genou pour détendre le muscle du mollet afin de limiter la tension sur le tendon d’Achille. En dernier recours, un peignage peut être utile et peut être réalisé sous caméra (endoscopie) ou non en fonction de la présence ou non de fissurations dans le tendon qui peuvent nécessiter une suture directe.